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La Vallée des mots
30 janvier 2016

P132 L'Enlumineur

Consignes P132 : Il s’agit d’inventer un métier pas comme les autres, en se plongeant dans un univers curieux, parfois fantastique, drôle, ou bien encore nimbé d'une certaine poésie, déroutant ou même intriguant. Vous me suivez ??? Mettez votre créativité à l’épreuve, imaginez, rêvez, cherchez les idées autour de vous, dans la nature, en ville, partout, vous allez forcément tomber sur l’idée de génie et nous concocter un métier fantastique !

Ecriture

 

Je travaille depuis 24 ans à l’Instituniveristé libre académique des poissons tropicaux et opistobranches. Lorsque je suis entré à la fin de ma 4ème année d’études polychromiques à l’ILAPTO pour un stage de fin de cycle certifiant durant 16 semaines, je ne pensais pas que toute ma carrière se passerait là !

Ici, chacun à sa place, mais nous avons tous besoin des uns, des autres. Dans le grand bâtiment néo-contemporain en bord de mer de Corail se croisent les chercheurs en bio-aquatique, les virtuoses polychromique, les spécialistes épidermiques, les docteurs en maladies intertropicales et, les enlumineurs, groupe dont je fais partie. Nous arrivons en bout de chaine, car notre travail consiste à peindre, à décorer chaque poisson et cheval de mer ayant perdus ses couleurs suite au réchauffement climatique que nous subissons depuis de nombreuses années.

Mon rituel du matin est toujours le même : avant de prendre mon poste, je m’arrête prendre mon café au Tropique situé au rez-de-chaussée, saluant les chercheurs et techniciens au passage, puis je file à mon bureau, situé au niveau -3 …Arrivé là, chaque jour , je m’émerveille : la zone tropicale dévoile, à qui passe le sas d’entrée, la vie mouvementée du récif et de ses habitants. Cette zone est articulée autour d’un grand bassin de 450.000 litres d’eau salée, qui reconstitue fidèlement un écosystème corallien vivant. On y retrouve, les Anges, les Papillons, les Demoiselles, les Cochers, les gorgones géantes violettes, le corail rouges, en fleur, les Dragons bleu… Que des formes et des couleurs enchanteresses !

Mon travail est là … Les couleurs …. Je choisi un poisson ou opistobranche neutre, c’est-à-dire qui a perdu ses couleurs d’origines et en fonction du cahier des charges apporté par les virtuoses polychromiques, je compose, je peins, je décore chaque espèce. C’est un travail minutieux, où les codes couleurs doivent être scrupuleusement respectés. On n’a jamais vu un poisson-clown vert et jaune ! Cela serait vraiment trop clown ! Je peins les Papillons-cochers, subtil mélange de jaune et de blanc, mais aussi les Anges Royal, très délicat à peindre, variations de bleus à turquoises le tout surmonté de jaune capucin, les petits clowns que l’on apprend à décorer en première année, car peu complexes, ainsi que les Aegires Minor, d’un jaune étincelant !

Aujourd’hui, je dois décorer des Anges Empereurs Juvéniles.

J’attrape l’épuisette qui trône au bord du bassin et capture un spécimen d’une dizaine de centimètre. Il faut le tenir fermement, sinon il s’échappe. Afin de pouvoir le peindre dans de bonnes conditions, je lui injecte un léger anesthésiant, qui me permet d’être tranquille pour un petit moment. Je m’assieds à ma table à dessin, ouvre ma palette Winsor, sort mes ustensiles, et très concentré, j’attaque la sous couche de bleu. Ma large brosse likitex.va et vient sur l’abdomen du dormant. Au final, ce jeune Empereur ne possédera que deux couleurs : bleu sombre, presque noir et blanc. Un fois la sous-couche terminée, je plonge le poisson dans un bain de solution vernissante. Cette étape est obligatoire entre chaque couleurs afin qu’il n’y ait pas de bavures, ou coulures. Ensuite, je prépare un nuancier de blanc pour les cercles concentriques, qui ne doivent être ni trop fins, ni trop gros, et juste espacés de quelques millimètre. Grace à mon pinceau fin, je commence par dessiner de petits cercles sur la nageoire caudale. En arrivant aux dorsales, je change d’outil et saisi mon couteau afin de donner un peu de relief à mes ronds. Le travail de la tête est très délicat car de nouveau les cercles se reprochent pour ne former plus qu’un. Je dois être précis et assuré dans mes gestes, pour un résultat impeccable. Une fois terminé, je place le nouveau-peint dans le petit bassin de réveil afin que ce joli poisson coloré reprenne connaissance et s’habitue à sa nouvelle robe. Tout le processus m’aura pris presque trois heures … pour deux couleurs !

En général, à ce moment précis, j’admire mon travail, et mes yeux se portent automatiquement vers un Zorro, comme je les nomme : un gros poisson Ange d’environ 40 cm. J’adore le travail effectué sur cette espèce. Les couleurs sont splendides : le fond est jaune vif, mais les flancs sont décorés de larges bandes bleues électriques. Ce même bleu a été peint au niveau des yeux pour donner un air mystérieux au poisson. On dirait qu’il porte un masque ! Un joli bleu pastel rehausse la bouche et les joues. Je pourrai rester là à les regarder pendant des heures, tant ils sont magnifiques. Mais le travail m’appelle, il y a encore beaucoup à faire ! Mon prochain tableau est une Flabellina, rousse et pourpre, une merveille !

Je suis très fier de pouvoir exercer ce métier, qui est une véritable passion, et même si mon travail venait à disparaitre, suite une prise de conscience collective des Hommes, je ne cesserai jamais d’admirer les fonds sous-marins et leurs beautés qui nous laissent toujours sans voix.

 

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23 janvier 2016

Une fascinante demeure

Voici les consignes pour la P131 de notre atelier d'écriture :

Pour écrire votre texte, vous aurez le choix entre trois environnements, parlons plutôt de trois contextes :

Premier contexte : Dans le jardin – sous le mimosa - planquée- nue

Deuxième contexte : Au café en face de l'église – un soir de Noël - désespéré

Troisième contexte : Une chambre sous les toits – un homme à terre sur le plancher – une bougie

 

Et pour chaque contexte, votre texte devra tenir compte de tous les éléments suivants : une poule – une maison abandonnée – une Quatre-chevaux – Un chêne – Un mouchoir.

 

Un texte ecrit en collaboration avec Stan ... Merci à toi d'avoir bien voulu partager cela ! A refaire !!

 

Le texte en bleu est de Stan, en rose de moi .... !!  

 

Mardi, 14h41

Après 12 h de garde, je franchis enfin le seuil de mon chez moi . Je traverse le salon à tout hâte, jetant mes affaires de ci, de là ,  entre dans la cuisine, me prépare une citronnade glacée et file m’installer dans le jardin , sous le mimosa … Mon havre de paix, mon moment à moi … Plus qu’un moment, un rituel . 

Voilà ! J'ai enfin le titre de propriété et les clés de la maison abandonnée du clos des sorbiers. Je me rends tout de suite dans ma pièce à l'étage avec des fenêtres partout. Ce sera mon salon de lecture, de musique, d'écriture, ma tour d'ivoire. De cette pièce la vue est magnifique. Oh ! ma voisine profite du soleil...c'est très troublant ! Elle est très jolie, son corps nuentre ombre et lumière me fait penser à une peinture d'un grand maître. Dois-je lui dire que j'habite là ? que je peux la voir ? Je ne sais pas j'hésite...et un peu comme un somnambule je vais sonner...

En sirotant mon citronnade, et comme à l’accoutumée, mon regard se pose instinctivement sur la grande bâtisse adjacente à mon humble bicoque … Dans quelques temps, je voudrais me payer cette demeure …Des travaux sont à prévoir, elle est en mauvais état, mais possède tellement de potentiel, avec son grand jardin, ses bow-windows et sa large verrière en acier blanc. Alors que je suis en plein délire immobilier, planquéeentre le chêne et le mimosa, la sonnette de l’entrée me tire de ma rêvasserie. Merde.. ! Moi qui me croyais seule au monde pour un instant. Je me lève précipitamment, pour me refugier à l’intérieur et enfiler un short et un sweat avant de me diriger vers la porte, je ne voudrais pas effrayer mon visiteur par ma « non-pudeur » ! 

Mon cœur bat à cent à l'heure, il est bien plus rapide que ma 4CV avec laquelle j'aime tant me promener. Je n'arrive pas à enlever l'image du jardin de ma tête...je dois ressembler à un fou. La porte s'ouvre sur un magnifique sourire, un visage superbe...mon trouble s'accentue..."Bonjour je suis votre nouveau voisin"..."Oui la maison abandonnée"...elle me regarde avec un grand étonnement sans se départir de son sourire..."Vous étiez occupée peut-être...je vous dérange ?"

− Heu, non, non …du tout, en quoi puis-je vous aider ? 

− Je viens d’acquérir la ruine à coté de chez vous et je tenais à me présenter. La maison a été longtemps vide, et je ne voulais pas que vous soyez effrayée si jamais vous venez à entendre des bruits ou si vous voyez du mouvement à l’intérieur

− C’est gentil, merci 

− Je risque d’être un peu bruyant, la maison est un chant de ruine, je vais beaucoup avoir à faire dans les mois à venir.

− Pas de soucis, je bosse à l’hôpital, où je fais des gardes, jours et nuits, je ne suis pas souvent là. Vous souhaitez enter, je me suis préparée une citronnadeet des biscuits ?

Je rêve !!! Je viens de proposer à un parfait inconnu d’entrer dans mon «  chez moi », dans mon intimité … Cela ne me ressemble pas, moi si méfiante d’ordinaire… Je dois avouer qu’il a une aura particulière, style grand brun ténébreux, avec un sourire super sexy … !

− Oui, merci, cela peut être agréable …. Me répond-t-il avec un léger sourire 

A ces mots ma peau s’hérisse, j’en ai la chair de poule … Mais que m’arrive-t-il ??

 

Vraiment ma voisine a bon goût j'aime beaucoup la déco de sa maison. Elle me propose se m'asseoir sur le canapé et me rejoint aussitôt avec sa tablette. 

"J'adore prendre des photos et j'adore votre maison, particulièrement certains angles"

Les photos, en noir et blanc sont particulièrement réussies, et je suis touché pas sa passion pour ma maison. Je lui propose de venir visiter ma pièce préférée, ma tour d'ivoire.

Je dois dire que j'avais espéré et anticipé cette visite en mettant une bougie sur chaque marche de l'escalier massif en pierre qui monte à l'étage. Les bougies se reflètent dans le miroir qui couvre le mur du pallier et créent une ambiance très chaleureuse et romantique. 

Nous arrivons dans ma tour d'ivoire où les murs sont couverts d'étagères en merisiers massif formant une immense bibliothèque. Quelques vieux livres poussiéreux occupent encore les lieux.

Je l'invite à approcher de la fenêtre,

" vous voyez d'ici en voit très bien chez vous...trop bien peut-être...si vous voulez quand je serai dans cette pièce et que je vous verrai  j'agiterai un mouchoir par la fenêtre...pour ne pas troubler votre intimité..."

"Inutile me dit-elle " en me regardant tendrement pendant que nos lèvres s'approchaient doucement...

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