P72 L'automne à ta porte .
La consigne de cet excercice :
L'automne est la meilleure saison pour la plantation de toute sorte . A la manière d'un jardinier , semez des mots dans un décor automnale . Ramassez et brûlez les feuilles mortes, les mots fanés, et replanter des nouveaux bulbes ...Recréez un espace coloré qui sera le votre, dans une saison ou certains changements s'opérent (brouillard, rosée, jours plus courts ...)
Il pourra s'agir aussi bien d'une poésie que d'une description utilisant des connecteurs spatiaux ( ici, là, devant, dessus...) . Pensez aussi aux senteurs , aux odeurs. Donnez nous envie de fouler ce parterre de feuilles mortes.
En fin de description , vous devrez vous situer vous , dans ce spectacle grandiose .
Un texte écrit assez facilement , après une violente déchirure .... Même si en le relisant , je me rends compte que toutes les consignes n'ont pas étés respectées ... Pas toujours facile!
Tu es entrée dans ma vie comme en on entre en foret. A pas de loup, tu t’es immiscée à la lisière de mon âme, sans détour, laissant ton amitié au bord de mon chemin, distillant ta senteur mielleuse dans mes sentiers les plus retranchés.
Certains jours, notre complicité était telle que deux feuilles virevoltant dans le vent, amies, légères, insouciantes …J’entends encore résonner l’éclat de nos rires enfantins.
Mais à d’autres moments, je n’étais qu’une simple feuille brunie dans un immense tas.
Tas, dans lequel tu aimais mettre des coups de pieds, par rage et égoïsme.
Je ferme les yeux et je me rappelle comme il était bon d’être avec toi.
Tu as baissé ta main juste pour me ramasser, me regarder, m’analyser, me mettre dans ton herbier ….
Sous tes pas, je me suis laissé aller, enivrée par la douce chaleur de ton rayonnement.
Je n’ai pas vu qu’au bord du lac de ma générosité, tu ne venais que pour te désaltérer.
Mais ouvre les yeux, et vois que l’automne est là … à ta porte.
Mon lac est gelé, les brumes matinales voilent notre paysage, la foret ne résonne plus de nos rires, juste de nos pas s’éloignant dans des directions opposées.
Le vent froid souffle, et emporte tout …
Je suis là, à contempler la scène, mais cela ne m’émeut plus, ne me touche plus.
Je ne me fais pas de soucis pour toi, tu trouveras d’autres feuilles brunies à collectionner…
Pour moi, l’été reviendra, dans un an ou peut être moins …
Alors pour le moment, je laisse le vent emporter tout ….